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Mtl-CC_JMB-5369Samedi au Comiccon de Montréal, Jean-Michel Berthiaume (au Doctorat en sémiotique et animateur de la balado Pop-en-stock et du 7ième antiquaire) a fait un panel sur comment Marvel nous rend plus intelligents.

Un peu comme le panel des Mystérieux Étonnants, Jean-Michel a été agréablement par le nombre de personnes qui sont venues assister à son panel. Il me disait après la conférence, avec excitation, qu’il n’en revenait pas du nombre de personne qui a assisté. Habituellement, quand il fait ce genre de conférence, c’est devant des universitaires et il y a environ 30-40 personnes dont la moitié des gens sont aussi des conférenciers.

Contrairement à la conférence sur les femmes et les personnages féminins en BD, ce panel a été présenté de façon académique. Ce n’est pas un défaut, au contraire, ce fut très agréable.

Avant dans le vif du sujet, Jean-Michel Berthiaume a pris le temps d’expliquer que ce n’est pas un atelier pour nous rendre plus intelligents, mais que c’est la manière dont Marvel et ses auteurs créent et racontent leurs histoires qui nous aident à devenir plus intelligents. Jean-Michel Berthiaume s’inspire beaucoup de la culture critique marxiste pour faire ses analyses et ses observations sur la culture populaire.

Il base son argumentaire sur le livre et les théories de Steven Johnson : Everything Bad is Good For You. Johnson sépare en trois étapes le Multiple treading (insertion de plusieurs histoires dans l’histoire principale), le Back cataloggin’ et le Needs some improvin’.

Il explique le schéma narratif de la construction des épisodes d’une télésérie. Selon l’évolution télévisuelle, dans les années 60, un épisode était construit dans la logique narrative A à B (porté du début à la fin). Plus tard, une histoire est intégrée dans l’autre. C’est-à-dire que c’est le début de l’histoire, après c’est l’explication qui mène au dénouement, retour à l’histoire (explication du début). Encore plus tard, le multiple treading est exploité à fond avec une dizaine d’histoires qui se déroulent en même temps. (Ça peut paraître complexe à suivre, mais Jean-Michel Berthiaume avait des schémas pour appuyer ses théories.) Pour comprendre l’histoire, il faut utiliser toutes ses connaissances cognitives, notre cerveau s’entraîne à retenir plus d’informations et de façon plus facilement.

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Voici le modèle narratif d'Avengers par Jonathan Hickman. Ce modèle est encore plus complexe que celui de Fantastic Four et de FF.

Voici le modèle narratif d’Avengers par Jonathan Hickman. Ce modèle est encore plus complexe que celui de Fantastic Four et de FF.

Étude du cas de Jonathan Hickman et sa série des Fantastics Four (2009-2014, soit les numéros 570 à 611) et de Future Foundation (2010-2012, soit les numéros 1 à 23).

Jonathan Hickman utilise ces théories pour créer ses histoires. Il y a de plus en plus d’inclusion dans l’histoire. L’écriture de Hickman est cyclique, alors il ne faut pas manquer un numéro et il faut revenir en arrière de temps en temps pour comprendre l’histoire. Il y a 10 ans, certains événements qui ont créé par Hickman ont des conséquences dans la série actuelle de Secret Wars. Hickman a une façon scientifique d’écriture. Ce n’est pas pour rien qu’il était un des architectes de l’univers de Marvel.

Par la suite, Jean-Michel Berthiaume a repris la théorie de Steven Johnson et ses graphiques pour l’appliquer sur l’univers de Marvel (des années 60 à aujourd’hui). Plusieurs personnes critiquent les histoires d’Hickman parce que c’est trop complexe. Par contre, Marvel fait confiance à ses lecteurs qui sont intelligents pour comprendre les histoires de Jonathan Hickman.

Le Back cataloggin’, c’est la capacité de retourner en arrière dans l’histoire. Jean-Michel Berthiaume donne l’exemple de la série Agents of S.H.I.E.L.D lors de l’événement de Captain America : Winter Soldier. C’est ce qui se passe dans la saison 1 Agents of S.H.I.E.L.D qui influence ce qui arrivera dans le film. Ceux qui écoutent la série avant le film, ils savent déjà ce qu’il arrivera, donc c’est le Back cataloggin’. Les créateurs comptent sur l’intelligence des spectateurs pour comprendre tout ce qui se déroule dans l’univers cinématographique et télévisuel de Marvel. Il poursuit avec un second exemple dans la saison 2 d’Agents of S.H.I.E.L.D où Raina prédit (une île flottante et beaucoup de robots) les événements d’Avengers : Age of Ultron.

Le Needs some improvin’ vient d’un journaliste (dont je n’ai pas compris le nom). En gros, la télévision vient chercher l’énergie du téléspectateur, avant même que la télé soit ouverte. Ça explique pourquoi les films et les séries ont leur histoire représentée à nouveau (reboot) aux spectateurs afin de l’améliorer au fil du temps et d’ajouter ce qui manquait aux personnages.

Et c’est ce qui a mis fin à cette conférence.

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