Wondeful World End était/sera présenté le :
- 16 juillet 2015 à 19 h 00 à la salle J. A. de Sève
- 26 juillet 2015 à 15 h 00 à la salle J. A. de Sève
À une époque où chacun rêve d’être une célébrité et que les médias sociaux envahissent nos vies, Shiori, 17 ans, veut être une idole (c’est le terme qui est utilisé au Japon et en Corée du Sud pour désigner une célébrité). Elle est un modèle pour une agence, elle tient un blogue et elle fait des diffusions en direct sur Twitcast. Elle se trouve bien belle, mais elle est plus du type lolita gothique. Cependant, ce visuel ne l’aide pas vraiment à avoir des contrats. Ce que son agent lui dégote, c’est plutôt des contrats dégradants. Sa vie va chambouler le jour où une jeune admiratrice entre dans sa vie. Au début, Shiori se tiendra loin d’Ayumi qui n’a que 13 ans. Elle la trouve peu envahissante parce qu’elle veut être comme elle. Le petit copain égocentrique de Shiori accueillera Ayumi chez eux après qu’elle a fugué, ce qui ne fera pas l’affaire de Shiori. Quelque temps plus tard, Shiori tombera sur le Blogue d’Ayumi et elle commence à comprendre et à apprécier la jeune fille. Une relation d’amitié et presque d’« amour » commence à se développer entre Shiori et Ayumi.
Wondeful World End fait un magnifique portrait de la génération « médias sociaux » où chacun veut avoir ses 5 minutes de gloire et devenir une vedette. Ce film reflète à la fois le côté de l’idole et celui des admirateurs avec la perversité que cela peut amener. Shiori doit gérer ses admirateurs modérés et ceux qui sont extrêmes (ils attendent que Shiori se plante ou ils désirent qu’elle se dénude).
Bien que Wondeful World End fasse un bon portrait de la société, ça reste que le film est assez étrange. En le visionnant, j’avais l’impression d’être un peu voyeur. C’est sûrement dû aux plans de caméra où le spectateur voit Shiori comme s’il assistait à sa diffusion en direct. Contrairement à Socialphobia, les messages de la salle de clavardage sont beaucoup moins envahissants. Sans qu’ils soient tous traduits, j’ai pu quand même comprendre ce qu’il se passait puisque Shiori répond aux commentaires et aux questions.
Le film est à mi-chemin entre un documentaire et une fiction. Pourquoi un documentaire? Parce que l’on suit Shiori dans sa vie de tous les jours. Il y a aussi la caméra à l’épaule qui augmente cette impression de documentaire. Il faut dire que ce n’est pas tout le temps que les scènes sont tournées avec la caméra à l’épaule.
L’histoire est assez intéressante pour captiver l’attention du spectateur. Wondeful World End est un drame avec quelques touches humoristiques. Il y a plusieurs moments assez cocasses où l’audience a éclaté de rire. Mais, le scénario fait un 180 degrés vers la fin. Le film change de ton et tombe dans un registre délirant et absurde comme les Japonais savent si bien le faire. Il y a un zombie (l’ancien petit ami de Shiori qu’on n’avait pas vu depuis longtemps) et des mascottes à l’effigie de lapins roses (qui suivent l’amitié entre Shiori et Ayumi). Cette fin m’a laissé sur un moment d’incompréhension et c’est assez déstabilisant.
La musique (le concert et chantée par Shiori) et la trame sonore collent parfaitement au film et viennent amplifier les diverses situations du film.
Le film Wondeful World End est réalisé par Daigo Matsui, un habitué du festival Fantasia. L’an dernier, son film Sweet Poolside avait été projeté au festival. Wondeful World End est une œuvre percutante et dresse un portrait réaliste des jeunes. Je crois bien que je le recommanderais à ceux qui aiment le cinéma japonais étrange.
Wonderful World End
- Titre original : ワンダフルワールドエンド
- Réalisation : Daigo Matsui
- Scénario : Daigo Matsui
- Interprètes : Ai Hashimoto, Jun Aonami, Yu Inaba, Go Riju, Marie Machida
- Compagnie : Avex Entertainment
- Drame
- Japon
- 2015
- 82 min
- HD
- Japonais avec des sous-titres anglais
- Première Canadienne
- 16 juillet 2015 à 19 h 00 à la salle J. A. de Sève
- 26 juillet 2015 à 15 h 00 à la salle J. A. de Sève